vendredi 7 octobre 2016

Two lovers and a bear

Directeur : Kim Nguyen
Réalisé en 2016. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=cFyg2AuD86M
Synopsis : hantés par leur passé, un couple de jeunes adultes cherchent à s'isoler du monde à tout prix.


Il y a très peu de cinéma national Canadien (lorsqu’on exclut le Québec) qui donne le sentiment d’être exclusif au pays. En se situant dans le grand nord, Two lovers and a bear nous offre une histoire d’échappatoire et d’isolation authentique à son environnement. Malgré une première partie pénible, le scénario se rattrape avec une conclusion courageuse, d’un romantisme mêlant douceur et amertume avec brio.

Dans leur ville du Nord, Lucy (Tatiana Maslany) et Roman (Dane DeHaan) cherchent tous deux à s’échapper de leurs passés, mais la distance physique n’est pas suffisante puisqu’ils sont hantés par leurs démons. C’est lorsque les personnages sont coincés dans l’enfer de leurs propres cauchemars que le film est, comme eux, à son pire. Les tourments des jeunes sont gardés secrets, ce qui enlève beaucoup de poids au drame. Roman en souffre particulièrement, puisqu’il ne joue qu’une note (déprimé) et son mutisme devient frustrant très rapidement. Lorsque les choses ne sont pas gardées secrètes, elles sont citées avec toute la subtilité d’un coup à l’estomac. Heureusement, Nguyen arrive à passer par-dessus ce début peu gracieux pour trouver le film tragique et humain digne de ses deux protagonistes.

Voyant que leur zone de sécurité ne l’est pas, ils décident de se sauver, tous les deux et c’est à ce moment que l’histoire prend réellement son envol. Ayant comme seule compagnie l’un et l’autre, leur relation fait ressortir toute la complexité de leurs caractères et nous pouvons pleinement apprécier l’ampleur de leur amour. DeHaan et Maslany peuvent se permettre d’avoir autant de plaisir que d’être tourmentés et l’authenticité de leurs interactions est ce qui fait fonctionner le drame. Autant que le premier acte est une corvée, la suite des choses transcendante va au bout de ses idées avec détermination et grâce.

Ainsi, comme dans une maison mal isolée du grand nord, il faut un certain temps avant de se réchauffer pour être confortable et pleinement apprécier Two lovers and a bear. Avec en son cœur deux excellentes performances, l’histoire abouti probablement à la finale la plus romantique qu’il m’ait été donné de voir cette année. 

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