vendredi 7 octobre 2016

Denial

Directeur : Mick Jackson
Réalisé en 2016. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=hYcx43AmAyY
Synopsis : Une professeur d'histoire est poursuivi en justice et se retrouve avec le fardeau de devoir prouver que l'Holocauste a bel et bien eu lieu.


Une pensée ne cessait de me revenir tout au long de Denialun film sur une femme intelligente et investie qui a le fardeau de preuve en court contre un néo-nazi bruyant qui ment et tord la réalité pour servir ses propres besoins : nous avons affaire à un film sur les élections présidentielles américaines de 2016. Il est frustrant qu’une histoire dans laquelle un déchet humain grimpe sur un podium pour rependre des âneries soit aussi pertinent aujourd’hui, mais tel est la situation sur le globe en ce moment.

Au niveau du cinéma, la réalisation est assez directe et même anonyme. En dehors de quelques séquences stylisées, parfois trop - surtout lorsque la réalité des camps de concentration prend le premier plan - nous avons affaire à un drame historique des plus conventionnels. Il y a quelques semaines, j’ai perdu patience dans un texte sur un film historique de Deuxième Guerre mondiale et certains de mes commentaires s’appliqueraient ici aussi (trop appuyé, tout est cité, les cartons-titres de génériques, etc.)

Par contre, Denial sait trouver la nuance dans ses personnages pour nous rapprocher de la réalité tout en ayant un propos qui ne compromet pas. Il crée ainsi un récit s’accordant avec une thématique plus large qui justifie son existence. On ne fait ici aucun effort pour humaniser l’adversaire, une manifestation de chair et d’os de l’internet moderne sous ses traits les plus vils (ou un substitut de Trump, selon les préférences). Le David Irving de Timothy Spall se qualifie dans le panthéon des grands vilains du cinéma, stimulant ma haine comme seule Dolores Umbridge dans Harry Potter and the Order of the Phenix a su le faire jusqu’à présent. Le camp des justes est mené par un trio d’acteurs (Rachel Weisz, Tom Wilkinson et Andrew Scott) aussi aux meilleurs de leur forme, avec des performances qui gardent sur terre le récit et des personnages qui visent à dégonfler l’égo démesuré d’Irving.

Nous ne sommes jamais dans la grande subtilité, mais la conclusion du film ne peut s’empêcher de frapper continuellement le clou de son message et fini par aller trop loin dans ses citations explicites. Tout de même, dans un monde où la liberté d’expression est un concept perverti par des êtres abjectes pour défendre leur haine, il est rafraichissant de voir un film qui déclare haut et fort, avec rage et détermination, que certains ne méritent pas le micro, puisque que tous les opinions ne se valent pas, surtout lorsqu’ils propagent des propos condamnable et dangereux.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire