Si certains avaient des doutes que, cette saison, Game of Thrones avait autre intention
que celle de donner la place aux femmes, l’épisode de cette semaine vient
mettre un terme à ces doutes. Dans un monde particulièrement violent envers ces
dites femmes, elles ont décidées qu’elles en ont assez et reprennent les choses
en main, puisque laisser les hommes à la barre n’a mené qu’à souffrance et
tragédies à ce point.
Femme #1 : Après avoir tout essayé pour arranger
les choses et mourut pour la cause, Jon Snow est prêt à plier bagages et aller
se faire griller dans le sud. Il a assez donné et se permet de prendre des
vacances, jusqu’à ce que Sansa vienne lui expliquer que ce n’est tout
simplement pas une option. Les motivations de Jon sont compréhensibles, mais
pas pour Sansa qui a autant souffert, sauf que c’était en tant que pion du jeu
des hommes. Elle n’est pas prête à laisser sa place à la table des joueurs de
sitôt. Aussi émouvantes que furent les retrouvailles Stark (un événement que
nous attendions depuis le deuxième épisode de la série), c’est la puissance de
Sansa qui commande chaque scène le véritable point culminant de cette séquence.
Tandis que Tormund fait les beaux yeux à Brienne (qui elle fait les gros yeux à
Melissandre et se vante d’avoir tué Stannis à Davos), tous se préparent à être
l’équipe la plus badass du royaume! Nous sommes arrivés au point où le mur n’est
habité que par des personnages que nous aimons!
Littlefinger est de retour (après 5-6 épisodes) pour
nous montrer à quel point il manipule si bien le jeune Robyn et son incapacité
à faire quoi que ce soit sauf être faible et manipulé. Son plan au long terme
semble avoir été révélé (avec extrapolation) : utiliser ses Knights
of the Vale pour venir en aide à Sansa, récupérer Winterfell et se marier avec
elle pour être le Warden of the North. Considérant sa haine des hommes Stark
qui étaient mariés/promis à Catelyn, je peux l’imaginer avoir manipulé le
royaume depuis day 1 pour ensuite être Warden of the North et chaque jour aller
devant les tombeaux de Ned et Brandon pour faire « Ha! Ha! Gnagnagnagnagna »
en faisant des grimaces « c’est moi qui a gagné! »
Femme #2 : Osha est celle pour qui les choses
vont moins bien cet épisode. Heureusement, elle a profitée de ses derniers
moments à l’écran pour nous montrer qu’elle saisit parfaitement Ramsay (qui
avait beaucoup de difficultés avec sa pomme) En mettant de l’emphase sur son
côté sauvageonne, elle a joué sa carte de la séduction pour Ramsay qui les aime
rough. Sans attendre plus de temps qu’il fallait, elle s’est propulsée vers son
objectif. Elle a malheureusement sous-estimé l’étendu de la torture de Theon,
qui lui a raconté sa vie complète à ce point. Le pouvoir principal de Ramsay
est à quel point tous le sous-estime, autant dans sa ruse que dans sa déviance,
mais Sansa sait exactement à quel point il est tordu et s’en vient pour ne lui
laisser aucune chance.
Femme #3 : Aux iles-de-fer, Theon retourne à la
maison pour se faire passer toute qu’un savon par Yara! Il se fait traiter de
tous les noms, mais l’avantage de deux saisons de tortures : il est immunisé
à de telles choses. Il n’y a rien qu’il se ne dit pas à lui-même sur une base
constante! Le pauvre héritier Greyjoy a enfin appris sa valeur et admet qu’il n’est
pas venu pour essayer de prendre ce qu’y lui reviendrait logiquement dans leur
société patriarchale, mais pour plutôt venir supporter la campagne de sa sœur,
puisqu’il considère qu’elle est la légitime dirigeante de ce peuple de pirates.
Femme #4 : Après une leçon « biblique »
(est-ce que Grand Moineau sait parler d’autre chose?), Margaery se voit enfin permettre
l’accès à son frère, qui lui a complètement abandonné. Elle s’est retrouvée
spécifiquement dans cette situation pour défendre son frère, un homme qui a
toujours tout pris pour acquis et il est évidemment le premier à flancher (sous
la torture, to be fair). Mais comme avec Sansa et Yara, le propos n’est pas de
souligner la supériorité féminine, mais plutôt d’illustrer leur force dans
laquelle peuvent puiser les hommes qui les entourent. Le propos n’est pas
nécessairement de donner toute la place aux femmes, mais de leur donner la
chance de prendre une place équivalente pour soutenir ou être soutenus à
travers un union qui rend tout le monde plus fort.
Femme #5 et 6 : Cersei et Lady Olenna ont enfin
la clarté d’esprit de mettre de côté leur rivalité pour leur bien collectif
(leurs avantages personnels plutôt). Avec la féroce détermination de Cersei
(ainsi qu’un géant monstre zombie) et l’intelligence macchavélique d’Olenna, le
duo risque d’être redoutable dans les semaines à venir. Jamais je n’aurais cru
apprécier tant la paire des jumeaux Lannister. Leur relation étant clairement
malsaine, ils semblent tout deux avoir atteint une sérénité commune dans leur
situation de « nous contre la bunch » qui les rends plus clairs d’esprits
et redoutable que jamais.
À Meereen, Tyrion s’efforce de diriger une cité aux
cultures et traditions très différentes de la sienne et semble avoir pris la
place de Daenerys en terme de prise de mauvaises décisions instruites par un
passé dans une culture spécifique. Pour que les choses bougent, tous doivent
échouer à diriger Meereen. Voir Tyrion devoir prendre ses jambes à son cou sera
assez triste. Par contre, la déconstruction de l’archétype du sauveur blanc en
fiction d’aventure/fantaisie ne peut pas s’appliquer qu’à un seul « sauveur ».
Pour que le propos fonctionne, Tyrion doit modifier son approche ou échouer. S’il
va échouer est encore incertain, mais disons que sa logique et ses discussions
avec Missandei et Grey Worm n’indiquent pas une grande confiance de la part de
la série.
Femme # 7 : À Vaes Dothrak, Daenerys décline la
mission de sauvetage des hommes qui dissimulent leur passage en écrabouillant
un crane avec une roche (typical men!). Elle a une meilleure solution et
pendant que les têtes dirigeantes Dothraki la menacent de viols répétés et
autre, elle utilise enfin son super-pouvoir de fire-resist et met le feu au
temple étonnamment inflammable. Game of
Thrones n’a jamais fait dans l’énorme subtilité (cela ne veut pas dire que
la série ne fait pas usage de moments subtils), mais une femme qui calmement
met le feu au conseil patriarcale d’une société pour se faire aduler lorsqu’elle
ressort des flammes intacte est probablemment un des moments les moins subtils
qu’ils aient concoctés. N’impliquant pas que le moment ne fonctionne pas, bien
au contraire! La puissance de l’image est telle qu’elle nous rappelle son point
de départ en saison 1 tout en soulignant l’évolution du personnage qui a
atteint la confiance et la force de caractère pour mettre le feu à une « tête
d’état » pour se l’approprier. Même si on commence à réaliser l’étendu des
limites des cordes à l’arc de la Mères des Dragons, chaque barbecue patriarcal
reste tout aussi satisfaisant.
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