samedi 12 décembre 2015

Every thing Will Be Fine

Directeur : Wim Wenders
Réalisé en 2015. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=k60H8ANAC94
Synopsis : une tragédie marque la vie d'un écrivain sur le long terme.



Un malencontreux hasard, une pure coïncidence cosmique place la voiture de Tomas (James Franco) au même coin de rue d’Oka qu’un jeune enfant en luge. C’est autour de cette tragédie complètement aléatoire que tourne Every Thing Will Be Fine, un drame sur le deuil et tout ce qui vient après. S’intéressant au long terme, le scénario couvre une vaste période et cela entraîne d’énormes longueurs qui pèsent lourd sur le film.

Dans une ambition de drame à grand déploiement, on s’intéresse à plusieurs personnages dont les vies sont retournées par cet événement. Le « coupable » et la mère (Charlotte Gainsbourg) sont au centre, mais leurs proches sont aussi affectés par extension (copines, enfants), donnant une certaine envergure au récit. En voulant toucher autant d’aspects, certains personnage secondaires sont desservis par le scénario et ils deviennent plutôt instrumentaux qu'autre chose.

Par exemple, Rachel McAdams,  une actrice dont la présence convie un charme instantanée, disparaît soudainement pour ne revenir que lors d’une brève apparition qui boucle son angle de l’histoire. Marie-Josée Croze n’a pas grande personnalité en dehors d’une femme inquiète qui sert surtout à soulever les problèmes du protagoniste.

Une latente paranoïa autour des enfants et la responsabilité qu’ils représentent amène une touche d’ambiance réussite. Par contre, plus nous nous éloignons de l’événement déclencheur et plus les vies deviennent banales et la longueur du film se fait sentir. Ainsi, le propos d’une vie qui continue après la tragédie n’avance pas vraiment plus loin.

Toutefois, avec sa photo impeccable, le film capture des aspects du Québec que l’on ne voit que trop rarement avec autant de beauté. Chaque élément du paysage se distingue, que ce soit Oka, une balade en traversier ou Montréal - le Square Viger n’aura jamais été aussi beau! Cette saveur amène un petit quelque chose d’agréable, malgré les choix scénaristiques qui décident d’ignorer complètement que nous sommes en pays francophones. De plus, le film est présenté en 3D, un effet qui est utilisé pendant une quinzaine de minutes dans les tempêtes de neiges et appartements poussiéreux. Le cinéaste semble ensuite l’oublier, nous laissant dans la pénombre de ces lunettes qui teintent ridiculement chaque plan.

Malgré sa longueur et quelques petits détails qui accrochent (certains doublages synchronisés sont horribles, l’accent handicap grandement Rachel McAdams), l’ensemble est somme toute bien réalisé. James Franco est un choix juste comme protagoniste. Il convie adroitement cette lutte omniprésente, sans être consommé par celle-ci. Un certain détachement de sa part encapsule la position du film, intéressé sans trop s’engager.

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