dimanche 4 juin 2017

Wonder Woman

Directrice : Patty Jenkins
Synopsis : Élevée sur une île isolée peuplée uniquement de femmes, la princesse amazone Diana doit s’aventurer dans le monde des Hommes pour tenter d’arrêter la Première Guerre mondiale, qui, elle suspecte, est orchestrée par Arès, le dieu de la Guerre et ennemi juré des Amazones.


La plus grande qualité de Wonder Woman, autant le film que sa protagoniste, est la pureté de son cœur. Les films de superhéros, afin de faire changement, cherchent généralement à s’éloigner de la « norme », ce qui n’est pas mal en soi, mais il peut arriver qu’ils perdent de vue l’objectif initial. Il y a longtemps que nous n’avons pas eu un film de superhéros aussi près de ses racines.

Le scénario est certes d’une grande simplicité, mais cela fait partie de son charme. Il ramène à une histoire de héros classique près de Captain America : The First Avenger ou, encore mieux, du Superman de Christopher Reeves. Le paradis sur lequel Diana fut élevée est une fantaisie, un monde qui n’existe pas vraiment, mais qui lui offre un idéal si clair à sauver, quelque chose d’uniquement bon. Ce n’est que confronté à l’injustice et la laideur du vrai monde, à la bassesse que les Hommes sont prêts à accomplir, que ses idéaux sont remis en question. Elle doit ainsi, tel Andy Dufresne, ramper dans la boue et la merde pour essayer de sortir de l’autre côté sans être tachée par la corruption des Hommes.

L’intrigue est d’une simplicité enfantine, mais elle permet au film de s’arrêter et naviguer les eaux moralement grises d’un monde en guerre. Voir ce déchirement meurtrier, auquel nous sommes "habitués", à travers un nouveau regard – celui de l’amazone qui n’a même jamais vu un homme, permet de réaliser l’atrocité d'une situation en grand besoin d'un sauveur. C’est avant tout ce voyage que l’on partage avec Diana. Gal Gadot, sans être toujours impeccable, amène un mélange de charisme, d'innocence et de témérité parfait pour son personnage...et, surtout, elle ne laisse jamais douter de la compétence guerrière de son personnage. Chris Pine, dans un de ses meilleurs rôles à date, aide énormément à faire ressortir le charme de la race humaine/des hommes. Son accomplissement est considérable, puisque sans son charisme et l’attachement que l’on y développe, l’évolution de la protagoniste ne tient pas debout.

L’introduction sur l’île de Themyscira est magnifique et immersive à un niveau que le reste du film n’arrive jamais tout à fait à atteindre visuellement, en dehors de quelques plans clés. Les scènes d’actions sont toutefois maitrisées et excitantes (augmentée de l’impeccable chanson thème de l'héroïne, joyaux enfouis dans la vase innommable qu’était Batman v Superman). Jenkins met en scène des séquences d'action instantanément iconiques (le No Man's Land) qui soulèvent l’inévitable question : « Pourquoi en sommes-nous au cinquième film de Transformers ou Pirates of the Caribbean et n’avons qu'un seul Wonder Woman? »

En dehors d’un pénible cadre narratif qui ne sert qu’à rattacher ce film aux autres de l’univers DC (pourquoi voudrait-on faire une telle chose?), les moments plus faibles du film ne descendent jamais plus bas que le « convenu ». Les moments forts quant à eux montent assez haut et avec assez de force pour que Wonder Woman se démarque et prenne sa place avec fierté dans le paysage des super-héros cinématographiques. Amenez-en d'autres!

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