Directrice : Patty Jenkins
Synopsis : Élevée sur une île isolée
peuplée uniquement de femmes, la princesse amazone Diana doit s’aventurer dans
le monde des Hommes pour tenter d’arrêter la Première Guerre mondiale, qui,
elle suspecte, est orchestrée par Arès, le dieu de la Guerre et ennemi juré des
Amazones.
La plus grande qualité de Wonder Woman, autant le film que sa
protagoniste, est la pureté de son cœur. Les films de superhéros, afin de faire
changement, cherchent généralement à s’éloigner de la « norme », ce qui n’est
pas mal en soi, mais il peut arriver qu’ils perdent de vue l’objectif initial.
Il y a longtemps que nous n’avons pas eu un film de superhéros aussi près de
ses racines.
Le scénario est certes d’une grande
simplicité, mais cela fait partie de son charme. Il ramène à une histoire de
héros classique près de Captain America :
The First Avenger ou, encore mieux, du Superman de Christopher Reeves. Le
paradis sur lequel Diana fut élevée est une fantaisie, un monde qui n’existe
pas vraiment, mais qui lui offre un idéal si clair à sauver, quelque chose
d’uniquement bon. Ce n’est que confronté à l’injustice et la laideur du vrai
monde, à la bassesse que les Hommes sont prêts à accomplir, que ses idéaux sont
remis en question. Elle doit ainsi, tel Andy Dufresne, ramper dans la boue et
la merde pour essayer de sortir de l’autre côté sans être tachée par la
corruption des Hommes.
L’intrigue est d’une simplicité enfantine,
mais elle permet au film de s’arrêter et naviguer les eaux moralement grises
d’un monde en guerre. Voir ce déchirement meurtrier, auquel nous sommes
"habitués", à travers un nouveau regard – celui de l’amazone qui n’a
même jamais vu un homme, permet de réaliser l’atrocité d'une situation en grand
besoin d'un sauveur. C’est avant tout ce voyage que l’on partage avec Diana.
Gal Gadot, sans être toujours impeccable, amène un mélange de
charisme, d'innocence et de témérité parfait pour son personnage...et, surtout, elle ne laisse
jamais douter de la compétence guerrière de son personnage. Chris Pine, dans un
de ses meilleurs rôles à date, aide énormément à faire ressortir le charme de
la race humaine/des hommes. Son accomplissement est considérable, puisque sans
son charisme et l’attachement que l’on y développe, l’évolution de la
protagoniste ne tient pas debout.
L’introduction sur l’île de Themyscira est
magnifique et immersive à un niveau que le reste du film n’arrive jamais tout à
fait à atteindre visuellement, en dehors de quelques plans clés. Les scènes
d’actions sont toutefois maitrisées et excitantes (augmentée de l’impeccable
chanson thème de l'héroïne, joyaux enfouis dans la vase innommable qu’était
Batman v Superman). Jenkins met en scène des séquences d'action instantanément
iconiques (le No Man's Land) qui soulèvent l’inévitable question : « Pourquoi
en sommes-nous au cinquième film de Transformers ou Pirates of the Caribbean et
n’avons qu'un seul Wonder Woman? »
En
dehors d’un pénible cadre narratif qui ne sert qu’à rattacher ce film aux
autres de l’univers DC (pourquoi voudrait-on faire une telle chose?), les
moments plus faibles du film ne descendent jamais plus bas que le « convenu ».
Les moments forts quant à eux montent assez haut et avec assez de force pour
que Wonder Woman se démarque et prenne sa place avec fierté dans le paysage des
super-héros cinématographiques. Amenez-en d'autres!
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