Directeur : Edgar Wright
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=YirEgK7yJCg
Synopsis : Un jeune conducteur surdoué rencontre
la femme de ses rêves, mais ses affiliations avec des criminels endurcis viennent
compliquer la situation.
Edgar Wright est un chef d’orchestre du cinéma, un
homme qui en maîtrise les codes comme très peu en sont capables. Cinéphile
omnivore, sa filmographie démontre qu’il consomme de tout et filtre la culture
à sa manière pour ensuite s’en inspirer, se l’approprier et créer son propre
monde fantastique duquel il est maître incontesté. Sans être son meilleur film,
avec Baby Driver, il se démontre en
grande forme, livrant un des films les plus énergiques et électrisant qui,
comme ses quatre autres longs-métrages, arrive à rendre hommage à ce qui est
venu avant tout en étant sa propre nouvelle création, unique et excitante.
À travers un protagoniste passionné de musique, dont
les préférences servent plus ou moins subtilement de substituts aux goûts
musicaux du réalisateur, Wright nous transmet le virus avec tant d’enthousiasme
qu’il est difficile de refuse cette infection. Rarement des fusillades et
courses de voitures nous font taper du pied de la sorte, insufflant une vie
nouvelle à un cinéma d’action qui a généralement de la difficulté à se renouveler
et encore plus se démarquer. Il glisse au cœur de ce ballet de métaux et de
coup de feu une histoire d’amour à faire rougir La La Land. Ne laissez pas les bandes-annonces vous tromper : Baby Driver est autant une comédie
musicale qu’un film d’action – un mélange aussi novateur qu’il est réussit – où
l’univers entier est affecté par les émotions des protagonistes. Dès la
première poursuite, l’affection contagieuse de Baby pour la musique nous met
dans le bain et c’est ce filon qui guide chaque scène du film, des discussions
banales sur leur prochain « coup » au moment le plus séducteur de
l’année – dans une buanderie!
Wright n’a jamais de difficulté à s’entourer de
talents dans ses projets et Baby ne
fait pas exception à la règle. Tous les acteurs de soutiens sont en grande
forme ici, avec une mention spéciale pour Jon Hamm qui démontre qu’en plus
d’être charismatique et drôle, il peut aussi être terrifiant. Le seul bémol est
le titulaire conducteur, Ansel Egort, qui est charmant lorsqu’il danse seul au
rythme de ses écouteurs ou flirte avec sa dulcinée (Lily James), mais qui
s’efface rapidement lorsqu’il doit partager l’écran avec des acteurs à la
présence aussi forte que Kevin Spacey, Jamie Foxx, Jon Bernthal ou la
réalisation haute en couleur.
Guillermo Del Toro a récemment comparé Baby Driver à une fable, avec les
archétypes familiers du prince, de la princesse, du grand méchant loup, etc.,
mais version Rock N' Roll et je serais enclin à être d’accord avec cette
caractérisation. Edgar Wright nous fait visiter un monde fantastique qui, au
lieu d’obéir à des lois magiques quelconques, est régi par une roulette de iPod
et les oreilles d’un mélomane. À ne pas manquer.
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