vendredi 3 mars 2017

Get Out, Logan, Paterson, Ma vie de courgette

Il y a plusieurs bons films en salles et je n’ai pas toujours le temps d’écrire en détail sur tout ce que je vois, alors j’ai emprunté/volé la formule de Martin Gignac. Dans un exercice de concision, voici quatre courtes critiques sur des films variés que je recommande chaudement. Selon votre humeur, il y a une grande variété : horreur, western, tendre poème ou film familial.



Get Out

Les films d’horreur qui se démarquent réellement sont rares dans le cinéma contemporain. Il y en a beaucoup de mauvais, quelques bons et encore moins qui sont assez bons pour que l’on continue d’en parler après leur sortie en salle. À The Cabin in the Woods, It Follows, Babadook et The Witch se joint Get Out, un film d’horreur qui n’essaie même pas de cacher son propos fort sur les relations raciales aux États-Unis. Fermement ancré dans la perspective de l’homme noir, le film de Jordan Peele joue avec les codes du genre pour plonger au cœur d’une anxiété contemporaine qui va de pair avec le puissant documentaire I Am Not Your Negro. Les images et symboliques de ce film sont aussi plaisantes à décortiquer que la tension est maitrisée. Le scénario bien ficelé donne assez d’indices pour deviner certains revirements tout en ayant son lot de surprises. Il réussit par contre avant tout parce qu’il n’a pas peur d’assumer à fond son identité; dans ce cas-ci, un film de genre à perspective raciale.

Logan

James Mangold vient de réaliser ce qui est probablement le film de superhéros au propos le plus ouvertement politique à ce jour. Un western campé dans une Amérique dystopique où un État militaire s’en prend agressivement aux minorités, au point d’avoir presque éradiqué la race mutante. Logan, désillusionné et en mode survie, trouve un des derniers espoirs de ce vieux monde pourri et devient ainsi la traditionnelle figure paternelle réticente. L’intrigue simple, on parle ici d’un road-movie, permet de s’attarder sur les personnages et leurs luttes dans une mise en scène qui laisse beaucoup de place aux acteurs. L’aspect le plus époustouflant de Logan reste quand même son propos d’une actualité déconcertante, qui fait de ce film une œuvre populaire directement connectée au zeitgeist.

Paterson

Avec Paterson, Jarmusch capture une beauté et une simplicité du quotidien qui fait de ce film un des moins exigeants de l’année. Adam Driver continue de prouver qu’il peut difficilement faire faux pas, aussi intéressant dans la plus grosse franchise sur la planète que dans le plus inconséquent et intime des drames indépendants. Il partage ici la scène avec Golshifteh Farahani, dont l’innocence et l’enthousiasme viennent balancer le stoïcisme de son compagnon. Ils forment à eux deux un couple adorable d’un réalisme résonnant, deux individus qui se comprennent et se complètent en faisant l’équilibre entre leur vie commune et les ambitions personnelles. C’est tendre, c’est beau et c’est poétique, même si ça ne rime pas!

Ma vie de courgette

Ma vie de courgette utilise un ton et un style d’animation enfantine pour parler de sujets incroyablement sérieux. Malgré les aspects sombres de ce scénario (et il y en a de la noirceur!), il est toujours vu à travers le regard d’une enfance dont on sous-estime trop souvent la capacité d’adaptation. Ainsi, ce film sympathique n’est jamais trop alourdi par le poids de ses sujets. L’animation réussit même à reproduire, de son mieux, cette spontanéité et énergie exclusive aux enfants. Au final, il est difficile de se tromper avec ce récit d’enfance joyeuse et mature, surtout qu’il ne dure que 70 petites minutes.

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