lundi 28 mars 2016

10 Cloverfield Lane

Directeur : Dan Trachtenberg
Réalisé en 2016. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=saHzng8fxLs
Synopsis : un thriller psychologique dans un bunker sous-terrain, avec certaines personnes qui ont moins choisis que d'autres d'être coincés en ces lieux.


Le générique d’un film est souvent révélateur. La façon dont est amené le titre en dit long sur le ton, les intentions et la maîtrise de son équipe de production. Dan Trachtenberg nous offre, avec 10 Cloverfield Lane, une séquence titre qui met parfaitement à niveau les attentes. La majorité du scénario se déroule sous terre et l’introduction qui nous y amène utilise chaque moment pour faire comprendre ce à quoi nous avons affaire et instaurer sa trame narrative concise et efficace. 

Cette maîtrise assurée s’applique aussi au reste du projet! Lorsqu’un cinéaste s’attaque à un film se déroulant en un lieu unique (ou presque), nous assistons à un exercice de dynamisme pour éviter que l’environnement devienne ennuyeux et Trachtenberg réussit facilement le sien. Le découpage du bunker est fait en plusieurs lieux distincts que nous apprenons à connaitre sans avoir l’impression d’être coincé dans les mêmes 2 ou 3 décors permis par le budget.

Le scénario révèle judicieusement l’information au compte-goutte, nous permettant d’assembler les morceaux tout en nous gardant quelques surprises absolument choquantes en réserve (sans en dire plus, la scène du baril est un chef-d’œuvre de tension). Mary Elizabeth Winstead passe les premières 15-20 minutes du film seule, elle porte l’introduction sur ses épaules et guide subtilement le spectateur dans une série de scènes toutes plus exigeantes les unes que les autres. Il est simplement dommage que la musique nous bombarde sans arrêt durant tous ces moments solitaires. Elle prend moins de place à mesure que le film progresse, mais vient déranger lors de scènes plus minimalistes.

Mary-Elizabeth Winstead est une actrice qui semble toujours être à quelques pas du succès, sans jamais ne l’atteindre complètement. Elle travaille beaucoup dans le cinéma de genre et apparait toujours dans une série de rôles intéressants. Étant ici la tête d’affiche, elle se démarque avec succès et cela devrait lui faire obtenir le statut qu’elle mérite.

Parlant d’acteurs qui n’ont pas leurs dus, le grandiose John Goodman accompagne Winstead dans la majorité de ses scènes.  Il nous fait découvrir ici un de ses personnages les plus tordus, qui joue au yo-yo avec notre sympathie en mélangeant vieux grand-père surprotecteur et un péquenaud paranoïaque qui alterne entre terrifiant et chaleureux en l’espace de quelques secondes. Le trio du bunker est complété par John Gallagher Jr. qui adoucit quelque peu la tension des lieux avec sa présence plus posée et terre à terre.


Le dernier acte du film divise grandement les opinions puisque le ton prend un soudain virage. Elle offre une suite logique aux problèmes mystérieux exposés plus tôt et le courage qu’ils ont eu d’aller jusque-là me ravit. L’exécution n’est pas aussi plaisante que l’idée en soit, mais si peu de films prennent justement une telle voie. Nous pouvons donc nous réjouir d’avoir cette finale, si ce n’est que pour la réaction de l’actrice lorsqu’elle réalise ce qui se passe réellement.

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