Directeur : Dan Trachtenberg
Réalisé en 2016. Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=saHzng8fxLs
Synopsis : un thriller psychologique dans un bunker sous-terrain, avec certaines personnes qui ont moins choisis que d'autres d'être coincés en ces lieux.
Le générique d’un film est souvent révélateur. La
façon dont est amené le titre en dit long sur le ton, les intentions et la
maîtrise de son équipe de production. Dan Trachtenberg nous offre, avec 10 Cloverfield Lane, une séquence titre
qui met parfaitement à niveau les attentes. La majorité du scénario se déroule
sous terre et l’introduction qui nous y amène utilise chaque moment pour faire
comprendre ce à quoi nous avons affaire et instaurer sa trame narrative concise
et efficace.
Le scénario révèle judicieusement l’information au
compte-goutte, nous permettant d’assembler les morceaux tout en nous gardant
quelques surprises absolument choquantes en réserve (sans en dire plus, la
scène du baril est un chef-d’œuvre de tension). Mary Elizabeth Winstead passe
les premières 15-20 minutes du film seule, elle porte l’introduction sur ses
épaules et guide subtilement le spectateur dans une série de scènes toutes plus
exigeantes les unes que les autres. Il est simplement dommage que la musique
nous bombarde sans arrêt durant tous ces moments solitaires. Elle prend moins
de place à mesure que le film progresse, mais vient déranger lors de scènes
plus minimalistes.
Mary-Elizabeth Winstead est une actrice qui semble
toujours être à quelques pas du succès, sans jamais ne l’atteindre
complètement. Elle travaille beaucoup dans le cinéma de genre et apparait
toujours dans une série de rôles intéressants. Étant ici la tête d’affiche,
elle se démarque avec succès et cela devrait lui faire obtenir le statut qu’elle
mérite.
Parlant d’acteurs qui n’ont pas leurs dus, le grandiose
John Goodman accompagne Winstead dans la majorité de ses scènes. Il nous fait découvrir ici un de ses
personnages les plus tordus, qui joue au yo-yo avec notre sympathie en mélangeant
vieux grand-père surprotecteur et un péquenaud paranoïaque qui alterne entre
terrifiant et chaleureux en l’espace de quelques secondes. Le trio du bunker
est complété par John Gallagher Jr. qui adoucit quelque peu la tension des
lieux avec sa présence plus posée et terre à terre.
Le dernier acte du film divise grandement les opinions
puisque le ton prend un soudain virage. Elle offre une suite logique aux
problèmes mystérieux exposés plus tôt et le courage qu’ils ont eu d’aller jusque-là
me ravit. L’exécution n’est pas aussi plaisante que l’idée en soit, mais si peu
de films prennent justement une telle voie. Nous pouvons donc nous réjouir d’avoir
cette finale, si ce n’est que pour la réaction de l’actrice lorsqu’elle réalise
ce qui se passe réellement.
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