samedi 2 janvier 2016

Top 10 2015

2015 fut une grosse année! 147 sorties au cinéma, 238 nouveaux films (+ X nombre de réécoutes), début de mes tâtonnements dans le monde (légitime) de la critique et de ma toute nouvelle affection pour Rocky. Sans plus tarder :


10- Crimson Peak
La capacité incomparable de Del Toro à raconter des histoires visuellement continue de m’ébahir et avec Crimson Peak, il nous offre une romance, qui est son film en anglais le plus mature, et des décors et costumes grandioses comme aucun autre film cette année. Les performances de Chastain, Hiddleston et Wasikowska créent un triangle de personnages dont l’ampleur des états d’âmes n’égale que le nombre de franges sur leurs costumes. Crimson Peak est un lieu mémorable à visiter et il me fera grand plaisir d’y retourner maintes fois.

9- The Martian
Il y a une simplicité dans l’approche à The Martian qui rend ses accomplissements encore plus impressionnants. Une intrigue sans détours (un astronaute est coincé sur Mars, il doit survivre pour qu’on le ramène) permet au scénario de prendre beaucoup d’air pour donner des petits moments à chacun de ses personnages, tous étant des professionnels accomplis et compétents. Le film est drôle, intelligent et triomphe sans une once de cynisme, ce qui amène une bouffée d’espoir en les capacités des êtres humains à surmonter les épreuves et mettre de l’avant leurs meilleurs caractéristiques.

8- Ex Machina
Avec Crimson Peak, Ex Machina est le second film qui se démarque entre autre par son triangle centrale. Oscar Isaac, Domnhall Gleeson et Alicia Vikander offrent trois performances mémorables aux incroyables nuances qui ne font que gagner en textures à chaque réécoutes (lorsqu’on saisit les véritables motivations de chacun, revenir en arrière avec cette information est gratifiant). Comme The Martian, une grande réussite à travers une prémisse d’une simplicité enfantine (un test Turing), mais qui est encadrée par tant de discussions philosophiques et de développements de personnages que la simplicité n’en est pas vraiment.

7- Kingsman: The Secret Service
Un film si discrètement en colère qu’il est facilement l’un des plus distrayants de l’année. La frustration sociale est ici ressentie dans un film dont l’apogée est littéralement un feu d’artifices composé des explosions crâniales du 1%. Enrobé dans l’emballage de cinéma pop le plus accessible possible, Kingsman joue avec les conventions du film d’espionnages (James Bond plus spécifiquement) pour les transformer en un cri de ralliement des classes sociales piétinées par les riches et puissants lorsque le déluge arrive.

6- Wild Tales
Encore plus enragé et distrayant est ce génial film argentin d’anthologie qui plonge au cœur des tensions sociales avec ses 6 histoires qui explorent différentes nuances de vengeances et de colères, souvent sur un fond de commentaire social. Avec une ouverture d’une force indélébile, toutes les histoires se complètent pour mener à une grande satisfaction, avec une finale passionnelle qui offre une amusante note d’espoir.

5- Victoria
Aussi impressionnant que soit le plan-séquence de 2h20 de Victoria, le véritable accomplissement de ce film est la Victoria de Laia Coasta. Il faut un certain temps avant de véritablement saisir pourquoi nous sommes intéressés par cette escapade nocturne, mais avec une incroyable séquence de piano, le pivot se fait de « curieux » à « accroché ». Victoria nous mènera jusqu’au bout de cette aventure, au point de nous faire oublier la technique qui nous as amené dans cette salle en premier lieu.

4- Mad Max: Fury Road
Que dire qui n’a pas déjà été dit de Mad Max : Fury Road? La dose d’adrénaline de l’année et une approbation presque universelle ont intégré ce film de façon permanente dans notre culture populaire. Mad Max (en compagnie de The Raid 2 et John Wick de l’an dernier) a établi de nouveaux standards de films d’actions, avec son histoire presque purement visuelle qui dissimule un propos féministe dans ce qui est parmi les films les plus codés masculins de l’année.

3- The Hateful Eight
Avec son expérience du défunt roadshow, incluant un entracte et une projection en 70MM, Tarantino fait un retour en arrière pour nous ramener à une période de l’histoire qui devrait, en théorie être derrière nous. Pourtant, il reste contemporain dans son propos et démontre une plus grande nuance que dans ses deux plus récents films (mes deux favoris, qui n’étaient pas réellement à propos de nuances). Dans un huis clos sans centre moral clair (les personnages ne cessent de s’échanger l’empathie du public), Tarantino construit probablement son film au titre le plus approprié – et nous parlons ici de l’auteur de Kill Bill. Tout cela étant dit, il ne faut pas oublier que Tarantino est avant tout connecté à son public et offre sans faute, au niveau viscéral, les expériences cinématographiques les plus satisfaisantes qu’il soit.

2- The Tribe
Avoir écouté un film de 2h, en langage des signes, sans aucun sous-titre, a redéfini ma façon d’écouter les films. De façon concrète et consciente, certains détails ressortent plus que d’autres et le langage visuel des personnages gonfle en importance. Ainsi, les indices du contexte de certains moments permettent de mieux saisir ce qui était voulu à certains moments. The Tribe est aussi l’un des films les plus traumatisants de l’année et n’est définitivement pas pour tous, mais il a laissé une marqué permanente en moi qui lui mérite la symbolique « médaille d’argent ».

1- Inside Out

Après quelque mois pour y penser et deux réécoutes, j’en suis venu à la conclusion que Inside Out est le film le plus essentiel de 2015. Un film rassembleur, amusant, coloré et aussi intelligent est une réussite en soi, mais qu’il en vienne à un propos aussi mature, complexe et nuancé est un encore plus grand accomplissement. Le travail des couleurs dans ce film pourrait alimenter plusieurs pages de décortications, mais il est si impeccable qu’il fonctionne à un niveau subconscient qui permet encore mieux d’assimiler le propos. De plus, ayant la visibilité d’un film de Pixar, il rejoint un large public pour effet optimal. Dans un monde idéal, Inside Out est le film de 2015 qui aura le plus d’impact à long terme et c’est ce qu’il vise, alors je lui souhaite. 

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