300 : Rise of an Empire

Director : Noam Murro
Réalisé en 2014. Avec : Eva Green (ROAAAR), Lena Headey (avec un nom de reine tellement plaisant à prononcer) et un paquet de gars musclés et huilés.
Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=2zqy21Z29ps

Il y a ce moment dans le deuxième tome de l'épique saga de Stephen King "The Dark Tower"  où Roland remarque le courage de son compagnon (qu'il vient tout juste de rencontrer) d'avoir participé à une fusillade complètement nu, sans avoir froid aux yeux. Ce détail semble anodin et presque comique, mais la nudité d'Eddie fait comprendre que même dans un moment de vulnérabilité absolu, il peut tirer son épingle du jeu. Et c'est exactement à ce moment que je pensais lorsque Eva Green, qui joue la féroce antagoniste du film, tient en joue un homme avec une épée à la gorge, les seins à l'air et irradiant du même charisme et de la même férocité que lorsqu'elle est en complète armure de guerre. C'est ce moment qui, selon moi, défini la performance d'ensemble de l'actrice qui, pas une seconde, donne moi que son 125% à ce rôle, et c'est exactement ce dont le film avait besoin pour l'ensemble de sa durée.

J'ai apprécié environ 65% du film, mais les 65% que j'ai apprécié ont été suffisamment appréciés pour compenser les maigres 35% qui était juste vraiment ordinaire. Le problème avec ce film (et beaucoup d'adaptations de la mythologie selon moi) c'est qu'ils n'osent pas y aller à 100% et sentent le besoin d'adapter des textes et histoires qui se passent dans un univers qui n'obéissait pas aux conventions narratives cinématographiques que nous connaissons aujourd'hui. Comme le premier film, RoaE est un récit, qu'ici la reine Gorgo raconte à ses hommes pour les stimuler au combat avant l'attaque finale (la structure d'ensemble est étonnamment similaire au premier film). C'est un truc narratif qui est assez malin selon moi, permettant d'amplifier les détails, rendre les héros plus héroïques, les hommes des surhommes, les batailles sanglantes des BATAILLES SANGLANTES. Ils peuvent aussi, de cette façon justifier toute chose illogique dans les physiques de l'univers (les soldats qui ont un étonnant sens de l'équilibre sur des bateaux en pleine tempête entre autre).

Tout est amplifié et c'est ce qui rend Artemisia la cruelle dirigeante qui a soif de vengeance un personnage qui fonctionne parfaitement avec l'univers, faisant d'elle plus un archétype qui représente l'ennemi dans l'histoire, la véritable orchestre derrière l'ascension de Xerxès, et c'est sa performance qui n'hésite jamais une seconde à aller trop loin qui vend toute la chose, comme la présence de Gérard Butler dans le premier film, qui ne pouvait s'empêcher de finir une phrase par une morale guerrière ou de hurler lors de chaque négociation. Ils sont plus grands que nature, comme le sang CGI qui gicle des soldats, comme les bateaux qui se fracassent les uns sur les autres, comme Xerxès lui même, comme les hommes gigantesques en charge du pétrolier...comme le pétrolier! Tout cela pour dire que malgré tout ces stimulants exagérés et sur-stylisés qui rendent ce film une expérience si divertissante, l'histoire sent le besoin de s'arrêté dans un campement gris et brun pour nous servir des dialogues ennuyeux à propos de personnages qui sont terriblement ordinaire et en sourdine par rapport au reste du film.

Oh et le film est apparemment à propos d'un soldat qui est un héros ou quelque chose, Domestiklès, qui pourrait aussi bien s'appeller Not-Leonidas , ainsi que ses bras droits Not-Jared Leto, Not-Rick Grimes et Not-le psychopathe tortureur dans la Game of Thrones saison 3 et tout les moments où le film s’arrêtait pour s'attarder à leur histoire et leurs dynamiques de bases ("oh non tu es mon fils, je ne veux pas que tu ailles te battre, c'est trop dangeureux!" "oh non! mon père est mort!" "les dernières paroles de ton père étaient qu'il croyait en toi!" "je vengerais mon père!"), je sentais que le film n'arrivait pas à se décider sur ce qu'il voulait vraiment être. J'imagines que j'aurais juste aimer que le film ait les couilles d'aller jusqu'au bout avec son concept sur-explosif de conte mythologique aux proportions hors du commun (j'ai été terriblement déçu lorsque les monstres marins se sont révélés être un rêve, puisque pendant un bref instant j'ai imaginé un film à la Clash of the Titans réalisé dans le style over the top de celui-ci et j'étais vraiment heureux).

J'ai aussi apprécié la structure vraiment particulière du film, même si elle laissait transparaître quelque peu qu'ils n'avait pas une idée claire de départ de l'histoire qu'ils voulaient raconter (ils ont probablement vu au tournage à quel point tout ce qui avait à voir avec Eva était clairement meilleur que leurs protagonistes fades et ennuyeux et ont décidé de monter autour de ca). Mais c'était quelque chose de vraiment différent et nouveau, mélangeait la prequel, la sequel et une histoire parallèle, nous donnant plus d’aperçus dans cet univers fou et shiny! Et j'ai l'impression qu'ils ont réalisé à quel point leur premier film avait certaines tendances misogynes et ont décidés de pousser dans l'autre sens, donnant quelques scènes badass à gentille-not-crazy Cersei! So that's always good.

En conclusion, j'ai apprécié, c'était divertissant, grandiose et offrait des bouts d'histoires intéressants! Par contre, j'aurais simplement apprécié que le film ose aller jusqu'au bout et ne se sente pas le besoin de nous servir des personnages réchauffés où des dialogues ennuyeux! Mais ces segments ne constituaient pas une trop grande partie du films qu'ils le gâchaient. Et je vais écho ce que tout les critiques ont dit, si pour rien d'autres, aller voir ce film pour Eva Green, elle est partante comme jamais.

MUK