La liste des films de l'année est toujours un bon moment de rétrospective pour moi. Lorsque je m'asseoit et prend le temps de regarder en arrière, en partant des films que j'ai vu il y a 12 mois jusqu'au aujourd'hui, je me projette à travers les semaines et les souvenirs pour me remémorer où j'étais, avec qui, ce que je ressentais, ce dont j'en pensais, ce qui est revenu sur le film, etc. Cette finale permet aussi un retour sur les nombreuses expériences qui n'ont pas nécessairement rapport avec le cinéma qui m'ont marquées (rupture! déménagement hors de chez mes parents! new awesome girlfriend!) et probablement influencés ou été influencés par certains films qui se retrouvent sur cette liste. Donc suffit avec mes états d'âmes et réflexions tangeantielles (c'est probablement un mot) et je passe à ma première écriture en presques 6 mois! (en passant je suis un lache et incapable de classer ou éliminer plus de films alors c'est en fait un top 14 et il n'y a pas vraiment d'ordre particulier, cette liste fonctionne principalement en tant que mélange de recommandations et films qui m'ont marqués personnellements.)
Willow Creek
Mon premier film est clairement de la triche, puisque c'est un film de festival qui n'a pas encore obtenu distribution et qu'un très petit nombre de personnes à travers le monde ont vus, donc il ne fait que renforcer l'illégitimité de cette liste. Mais bon, je suis conscient que j'utilise trop souvent des hyperboles en parlant de films et c'est un trait d'écriture sur lequel j'essaie de travailler. Cela étant dit, je n'ai jamais été aussi terrifié dans une salle de cinéma que devant le plan séquence de 19 minutes à l'intérieur d'une tente pendant qu'une forme de vie inconnue s'approche progressivement en émettant des sons inhumains. Il est aussi important de mentionner que tout autour de cette séquence est bien fait, du found-footage qui ne m'a pas fait enragé au couple de personnages qui étaient attachants et amusants!
The Spectacular Now
En évitant d'aller dans le trop personnel, Choopa et moi avons eu une ridiculement longue discussion s'étendant sur une nuit entière par rapport à nos points de vus et sentiments vis-à-vis des relations de couples, l'amour et de la façon que celle-ci peut nous influencer, et The Spectacular Now revenait tellement souvent dans la conversation pour articuler certains sentiments et états d'âmes que ce film à acquis beaucoup d'importance à mes yeux. Une observation juste sur un personnage qui à des doutes sur sa valeur personnelle et dont le contact avec un être spécial enclenche en lui introspection, changements et évolution. De plus, le film était rempli de performances impressionnantes (je pense en particulier à une scène impliquant le couple principal et un membre de la famille dans un bar qui est mémorable).
Mud
More coming-of-age learning about love! Un grand nombre de drames qui se centrent sur l'adolescence et le passage à l'âge adulte se concentrent sur l'acquisition de nouvelles connaissances qui permettent de passer à un autre étape, quelque chose en plus que l'on avait pas avant. Mud est en fait à propos d'une perte, d'un trait particulier en nous présentant un jeune garçon qui perd progressivement sa foi en l'amour véritable et qui est constamment confronté à des variantes de l'amour, qui détruisent, qui confondent, qui sont malsaines ou fanées. Une histoire très triste à propos de la perte d'innocence, mais qui au final dévoile le potentiel infiniment varié de l'amour.
Don Jon
Parlant de choses personnelles! (je me réfère par à mon paragraphe sur Mud, mais au précédent) Encore une fois, sans entrer dans le vraiment trop personnel, je n'ai jamais autant senti qu'un film me parlait aussi directement pendant son intégralité. Et après avoir parlé avec quelques amis qui ont vus ce film, ils se sont aussi sentis concernés par les thèmes du film, me faisant réalisé la pertinence de ce film à plus que ma simple personne. Un film qui dépeint une société ou la médiatisation, la sexualisation et la satisfaction sentimentale vide ont pourri les perceptions des gens au point de mettre un filtre devant les yeux des gens, les empêchant de distinguer la fiction de ce qu'ils veulent dans la réalité (une société dans laquelle nous vivons en passant).
About Time
Après tout ces films sur la véritable nature de l'amour, les aspects changeants des relations, les représentations réalistes de l'amour et de couples, il fallait bien que j'ajoute About Time pour équilibrer un peu le tout. Oui, il peint une version quelque peu idyllique et irréaliste des relations de couples et s'approche dangeureusement pour une brève période de la technique de séduction qui est en réalité de la manipulation et du mensonge (que beaucoup trop de comédies romantiques utilisent), mais je n'y peux rien, ce film est beaucoup trop charmant pour que je lui en veuille pour ces quelque bévues. Mais il ne pourrait avoir cet emplacement dans la liste s'il n'avait pas osé prendre certaines décisions qui le distinguent des autres films dans le genre, en mettant en premier plan un protagoniste loin d'être le beau charmeur assuré typique auquel les films principalement destinés aux femmes nous ont habitués. De plus, le film n'hésite pas à aller en territoire plutôt rare et sombre de la vie dans des aspects qui gravitent autour du couple principal qui rendent ce film beaucoup plus pertinent qu'une simple histoire d'amour irréaliste. Il vaut la peine d'être vu pour chaque seconde que Bill Nighy est à l'écran, si pour rien d'autre. (Full disclosure : ok, le fait que je suis allé voir ce film avec la personne avec laquelle j'entrerais par la suite dans une relation pas sans similarités avec celle-ci, qualifiés ci-dessus d'idyllique, influence probablement le jugement de "Muk-du-présent-qui-est-dans-sa-honeymoon-phase" (wow, c'est vraiment dur de dissocier mes justifications de raisons entièrements personnelles))
Spring Breakers
Vivre la déception dans une salle comble d'adolescents lors du soir de sortie m'a fait réalisé que ce film avait fait quelque chose de différent, et il l'avait fait très bien. Mettre de l'avant les filles en bikini, le party, les armes à feu, la débauche comme emballage pour ce qui est en fait une critique ouverte de tout ce que ce film représente à l'extérieur et le remette en pleine figure. Tout ce que vous chercher dans ces plaisirs hédonistes et cet abus n'est rien d'autre qu'une déguisement, une coquille qui n'offre rien de plus et qui ne fonctionne pas lorsqu'il nécéssite réflexion et est remis en question. Nous sommes aussi durant l'année où je suis devenu un énorme fan de James Franco, avec Freaks & Geeks, This is the End et Spring Breakers, j'ai découvert cet acteur excentrique, versatile et qui n'hésite pas à se lancer totallement dans son rôle. Je regarde encore de temps à autres sa fameuse scène de "Look at my shit" en citant régulièrement "Shorts of every colors, Scarface ON REPEAT" et je tombe en amour avec cette performance d'un autre monde.
Gravity
S'asseoir dans un cinéma en se disant "Wow, ca c'est quelque chose que je n'ai jamais vu auparavant" est quelque chose de rare. Gravity offrait exactement ce sentiment d'émerveillement et d'excitation devant un tout nouveau manège qui prend avantage de tout les outils à sa disposition pour nous faire vivre le parcours viscéral de notre vie. Avec deux performances centrales qui ancraient l'histoire au niveau humain et une cinématographie qui justifie l'existence des salles IMAX à elle seule (et fait du 3D autre chose qu'un 3$ d'ajouté sur le prix du billet!). Alfonso Cuaron a pris son temps après Children of Men, mais Gravity en a valu la peine.
Wolf of Wall Street
Un voyage de 3 heures dans la vie et l'esprit d'un homme qui est alimenté à la cocaine, les prostitués, la gourmandise et la cupidité. Ce film est hilarant, mais de la façon la plus sombre possible, me faisant constamment sentir sale et un peu vide à l'intérieur juste en assistant à la débauche mise à l'écran. C'est un film intelligent, en colère et avec tellement d'énergie qu'on ne s'ennuie pas une seconde. Leonardo DiCaprio est en feu (j'aimerais pouvoir dire littéralement ici, mais le plus proche qu'il y passe c'est avec une chandelle entre les deux fesses) et je ne pourrais plus jamais voir lui ou Jonah Hill de la même façon. Ils offrent ici des performances qui vont les définir dans les années à venir et changer la vision que nous avons d'eux. Et pour ceux que la durée de 3 heures fait hésiter, faite moi confiance que ce film vaut la peine juste pour la séquence avec les Lemmon, c'est une scène d'anthologie qui sera mentionnée pour les années à venir!
Cheap Thrills
Un film de plus à propos du potentiel destructeur de la cupidité et de l'argent. Même avec les meilleures intentions de départ, une fois que l'on goute à la saveur de l'argent, il est difficile de s'arrêter. La prémisce est amusante et permet beaucoup de plaisir, mais n'a pas peur d'aller en territoires sombres et tordus à souhait. Si Wolf of Wall Street fait de nous des complices du plaisir de gens de la pire espèce, Cheap Thrills débute avec un personnage pour lequel nous avons de la sympathie pour ensuite le corrompre, soulignant que ce pourrait être n'importe lequel d'entre nous. Construit avec un sense parfait de progression en escalade durant laquelle les surprises s'enchainent constamment, le film nous garde accroché au salissage moral de ses protagonistes. Malheureusement, ce film ne prendra pas l'affiche avant 2014, alors c'est totallement de la triche, mais il était trop bon pour ne pas que je le mentionnes ici.
The Worlds End
Une finale à la hauteur des deux autres opus de cette trilogie thématique qui relève du génie. Après avoir réécouté Hot Fuzz (qui est probablement mon favori du lot, mais je dois revoir The Worlds End pour être certain), je ne peux m'empêcher de passer chaque seconde de ses films à me dire que Edgar Wright est un génie et justifie constamment sa place dans mon panthéon des meilleurs réalisateurs travaillant aujourd'hui (peut être pas aujourd'hui précisément, je ne suis pas au courant de son horaire personnel). Le Cornetto vert est probablement le plus particulier des trois, mais aussi le plus surprenant et le plus mature du lot, jouant habilement avec la notion du plaisir de la beuverie excessive tout en montrant à quel point il est clair que le protagoniste à un problème et que c'est en fait quelque chose de beaucoup plus sérieux que ce que la surface laisserait croire. De plus, le film mérite une place dans cette liste tout simplement pour les couilles qu'il démontre en terminant le film de cette façon, n'ayant pas peur d'amener ses idées à terme et jusqu'à leur conclusion logique.
Stoker
Magnifique. Tordu. Sensuel. Troublant. Poétique. Choquant. Tous des adjectifs qui peuvent qualifier l'élégant conte d'une jeune fille qui arrive à ses 18 ans et doit gérer la mort de son père, l'arrivée de son mystérieux oncle et un bon nombre de sentiments complexes par rapport à sa sexualité. Le film donne à la violence une telle beauté qu'il est impossible de ne pas s'émerveiller devant la composition et les plans qui nous troubles en nous bombardants de signaux aux différents pôles du bon gout. Appart souligner les performances impressionnantes des trois acteurs principaux, c'est tout ce que je dirais sur ce film dont les surprises méritent d'être découvertes avec le moins de connaissances possibles pour bien prendre de front toute la délicieuse étrangeté orchestrée par Park Chan-wook
Frozen
J'ai tellement réagit fortement après avoir vu ce film une première fois que je me suis presque mis à la réécriture exclusivement pour Frozen, ayant un grand nombre de choses à dire. Mais ma paresse à repris le dessus et j'ai gardé pour moi les éloges que je voulais en faire. Par contre, je suis retourné le voir quelques fois et j'en reviens toujours un plus grand fan, connaissant par coeur chacune des chansons et ayant tombé en amour avec les deux protagonistes. Un conte charmant, drole, visuellement magnifique, entrainant et par dessus tout, envoie un message de femme indépendante comme très peu de films de princesses de Disney le font, ce qui est tellement encourageant pour l'avenir du sexisme dans les médias! (un très sombre panorama à observer...oops, désolé, je suis tombé dans quelque chose de déprimant soudainement, j'en reviens aux excellents films!)
La vie d'Adèle
Une puissante histoire d'amour. J'ai l'impression que il n'est pas nécessaire d'en rajouter puisque c'est quelques mots résument très bien le film. Une enseignante une fois nous expliquait la nuance entre le digital et le film et la façon dont le grain donne une toute autre texture à l'image et comparait la pellicule à la peau de notre être cher. Il y a deux façon de voir son visage, de loin, comme tout les gens le voient dans la vie de tout les jours lors de fréquentes interractions sociales et ensuite il est possible de la voir dans l'intimité, et on peut ainsi voir la peau avec toute sa texture, ses imperfections, les pores, les petits poils, etc. qui la constituent et cela représente un tout autre niveau de proximité. La vie d'Adèle nous offrait cette sorte d'intimité des personnages, nous invitant constamment dans chacune des scènes avec elle, ressantant autant leur extase que leurs malaises. Lorsque je suis sorti de cette épique histoire d'amour, j'avais l'impression de connaitre de nouvelles personnes qui vivent quelques part dans le monde, avec leurs propres angoisses et bonheurs dont j'étais proche.
Pacific Rim
Le dernier mais non le moindre! Guillermo Del Toro est une constante fascination pour moi et plus le temps avance et plus son status à mes yeux dépasse celui d'un réalisateur que j'admire à tout simplement un modèle pour moi. Sa persévérance, son humour, son génie créatif, son amour incroyablement nerdy pour tout ce qui est art et beauté dans le monde. Et c'est le genre de passion en son projet que je ressent en écoutant Pacific Rim, une explosion de joie innocente et d'amour pur et simple pour ce qu'il fait. Je peux facilement imaginer ce qu'il a ressenti lorsque l'idée lui est venue de dévoiler l'épée dans un moment de surprise puisque j'ai ressenti exactement cette même excitation en écoutant son film. Je l'ai dit et je le redirais, Pacific Rim c'est bien plus qu'un simple film de mecha géants qui se battent contre des monstres géants d'une autre dimension, c'est une lettre d'amour d'un passionné qui est au meilleur de sa forme et qui comprend l'aspect visuel de cet art narratif qu'est le cinéma. Il est probablement normal que ce sont les sensibilités de Del Toro qui s'accordent le plus avec les miennes puisque j'irais même jusqu'à dire que mes sensibilités cinématographiques ont été forgées en fonction du cinéma de ce gros bonhomme jovial et passionné.
MUK
Aucun commentaire:
Publier un commentaire